Bon nombre d’entre nous sont victimes de l’utilisation abusive des réseaux sociaux au point d’être manipulé sans en être conscient. Justin Rosenstein, le créateur du « j’aime », sur Facebook refuse toutefois de se laisser importuner par sa propre invention. Alors qu’il passait des nuits à coder ce fameux bouton qui représente un pouce en l’air dix ans plus tôt, le développeur a pris l’initiative de ne plus aller sur Reddit et Snapchat. Il compare d’ailleurs ce dernier à de l’héroïne en raison de ses attraits addictifs.
Le créateur du « j’aime » en plein sevrage
Aujourd’hui, l’ingénieur est en plein sevrage en s’imposant une « utilisation limitée de Facebook » relate The Guardian. Il aurait même demandé à son assistant d’installer un contrôle parental sur son nouvel iPhone afin de l’empêcher de télécharger de nouvelles applications. En d’autres termes, il a mis en place certaines mesures pour « se déconnecter ».

Une démarche radicale qu’il justifie par les « effets psychologiques » néfastes de tous ces dispositifs sur l’attention, tels que la difficulté à se concentrer, la potentielle baisse du QI ou encore les conséquences sur le cognitif. « Rosenstein fait partie de ce petit groupe toujours nombreux d’hérétiques de la Silicon Valley qui se plaignent de la croissance de ce que l’on appelle l’économie de l’attention » décrypte le Guardian.
La fonction du « j’aime » détournée par les grandes sociétés du web
A l’époque où il a conçu le fameux bouton, Justin Rosenstein trouvait l’idée ingénieuse. Malheureusement, l’invention a été détournée de sa fonction primaire dans le but de faire du profit. Pour preuve, des sociétés comme Facebook et Google s’en servent dorénavant pour orienter l’opinion des internautes.
Le détournement de cette fonction est utilisé principalement à des fins publicitaires où les annonceurs peuvent en profiter pour cibler au mieux les utilisateurs qui sont intéressés par un sujet précis.
D’autres anciens employés suivent le pas
Outre la conception du « j’aime », l’ingénieur a travaillé sur divers projets en lien avec la toile. L’une de ses collègues, Leah Pearlman, déclare avoir délaissé les « j’aime » de Facebook ainsi que d’autres applications. Tristan Harris, un autre repenti qui a travaillé chez Google va dans le même sens et manifeste son mécontentement, comme quoi le système actuel est dangereux, puisqu’une poignée de société du web peut orienter les décisions d’un milliard d’individus dans le monde.

Tout compte fait, Justin Rosenstein n’est pas le seul à « se sevrer ses propres produits ». Selon le Guardian, ces repentis ne se sont pas contentés de bannir les applis, ils sont allés jusqu’à inscrire leurs enfants dans des établissements scolaires de la Silicon Valley où iPhone, iPad et ordinateurs sont interdits.